KINDRED



Kindred, c’est le « K » de Philip K. Dick. Qui lui-même est un cas. Et qui fait tout simplement référence au nom de jeune fille de la mère de l’écrivain : Dorothy Kindred, épouse d’Edgar Dick. Pourquoi donc ce « K » ? Est-ce par amour de sa mère, éprise de littérature mais vaguement schizophrène, sans cesse partagée entre le manque d’affection et l’exigence abusive vis-à-vis de son fils trop imparfait ? Ou au contraire pour ne jamais oublier la responsabilité de celle-ci dans le décès de sa sœur jumelle, Jane ? Jane et Philip, nés le 16 décembre 1928 à Chicago, étaient des prématurés de six semaines. Jane mourut le 26 janvier 1929, et c’est peu dire que sa présence hante les textes de son jumeau plus chanceux. Selon Emmanuel Carrère, brillant biographe de notre Philip K. Dick, Jane aurait été la victime de « l’ignorance » de Dorothy Kindred, épouse Dick : semble-t-il « parce qu’elle n’avait pas assez de lait pour les deux et parce que personne, proche ou médecin, n’avait pour compléter leur régime suggéré des biberons, leur mère les laissa souffrir de la faim pendant les premières semaines de leur vie. »1

1 Emmanuel Carrère, Je suis vivant et vous êtes morts, Philip K. Dick 1928-1982, Points Seuil (1993), page 11.

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