SAINTS (ET MUTANTS)



Et si les saints des Écritures n’étaient que de simples mutants de l’être humain ? Et s’ils n’étaient qu’une étape de plus sur l’échelle de l’évolution, apparaissant de-ci, de-là, dans l’histoire, par quelque accident, avant peut-être de prendre un jour prochain notre place ? « C’est un peu comme au temps du Moyen Âge sur Terra, lit-on dans la nouvelle « Un Monde de talents ». Chez nous, la plupart des gens considèrent les pouvoirs psi comme des miracles. Pour eux, les Psis sont des saints. » Selon cette thèse, le saint serait un être très « normal », même s’il est vécu par les « ordinaires » comme d’une totale anormalité. Devin, Pythie, sorcier ou encore sorcière, ce mutant aurait été perçu par l’homme, au fil de nos civilisations, comme un Dieu ou un diable, un fils de Dieu ou un fils du Diable. Ce qui, au passage, démontrerait qu’un Dieu, comme tout « surhumain » aux pouvoirs psi, peut allègrement se tromper, ce super mutant n’étant pas moins faillible que l’humain, l’humain n’étant pas toujours lui-même plus brillant que le chien, le chat ou le robot. Restent les étranges pouvoirs de ces saints ou autres sorcières brûlées il fut un temps par l’Inquisition : « Puisqu’ils ressuscitaient les morts, changeaient les objets inanimés en matière organique et déplaçaient les choses à distance, la faculté psi est sûrement présente dans l’espèce humaine depuis le début. »1 Ou de l’art de souligner notre infini potentiel humanoïde, potentiel qu’un certain mutant nommé Jésus-Christ aurait été le premier à exploiter.

1 Philip K. Dick, « Un monde de talents » (1954), dans Nouvelles, 1953-1963, Denoël/Présence (1997), p. 189.

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