J’ai lu Dick avec passion, adolescent, et, à la différence de la plupart des passions adolescentes, celle-ci ne s’est jamais émoussée. J’ai relu régulièrement Ubik, Le Dieu venu du centaure, Substance mort, Glissement de temps sur Mars, Le Maître du Haut Château. Je tenais leur auteur – et le tiens toujours – pour quelque chose comme le Dostoïevski de notre temps.
« Il est tentant de considérer Philip K. Dick comme un exemple de mystique fourvoyé. Mais parler de mystique fourvoyé sous-entend qu’il existe de vrais mystiques, et donc un véritable objet de connaissance mystique. C’est un point de vue religieux. Si, inquiet d’en arriver là, on préfère adopter un point de vue agnostique, on doit admettre qu’il y a peut-être une différence d’élévation humaine et culturelle, d’audience, de respectabilité, mais non de nature entre d’une part saint Paul, Maître Eckhart ou Simone Weil, de l’autre un pauvre hippie illuminé comme Dick. Lui-même était d’ailleurs parfaitement conscient du problème. Écrivain de fiction, et de la fiction la plus débridée, il était persuadé de n’écrire que des rapports. Les dix dernières années de sa vie, il a peiné sur un rapport interminable, inclassable, qu’il appelait son Exégèse. Cette Exégèse visait à rendre compte d’une expérience qu’au gré de l’humeur il interprétait comme la rencontre de Dieu (« C’est une chose terrible, dit saint Paul, de tomber entre les mains du Dieu vivant » ), l’effet-retard des drogues qu’il avait absorbées dans sa vie, l’invasion de son esprit par des extraterrestres ou une pure construction paranoïaque. Malgré tous ses efforts, il n’est jamais parvenu à tracer la frontière entre le fantasme et la révélation divine – à supposer qu’il en existe une. Est-ce qu’il en existe une ? C’est un point à proprement parler indécidable, dont il va de soi que je ne déciderai pas. Mais raconter la vie de Dick, c’est s’obliger à approcher ce point. À rôder autour, le plus attentivement possible. Ce que j’aimerais faire. »
On écoute Paul, du coup, avec approbation mais sans enthousiasme. On espérait peut-être quelque chose de plus excentrique. Mais tout à coup, ça déraille. Comme à la synagogue de Troas. Comme à Metz où, en 1973, Philip K. Dick a prononcé devant un public de science-fictionneux français effarés un discours sur son expérience mystique intitulé : Si cette réalité ne vous plaît pas, vous devriez en visiter quelques autres et disant, en substance, que tout ce qu’on pouvait lire dans ses romans, c’était vrai.
Un nouveau volume des romans de Philip K. Dick est à paraître, chez Nouveaux Millénaires.
« DIEU PROMET LA VIE ÉTERNELLE. NOUS, NOUS LA DISPENSONS. »
Qui est Palmer Eldritch ?
Un aventurier parti dix ans plus tôt découvrir les richesses de Proxima du Centaure, aujourd’hui de retour dans le Système solaire.
Un nabab de l’industrie qui s’apprête à lancer le K-Priss, une drogue destinée à remplacer le D-Liss, et à lui assurer le monopole du juteux marché des colons martiens.
Un dieu omniprésent qui s’incarne dans chacun de vos trips.
Un organisme extraterrestre venu prendre le contrôle de la Terre.
Oui, tout cela, et peut-être plus encore.
À paraître le 3 octobre 2012, le deuxième volume des romans de Philip K. Dick.
Au sommaire :
- Docteur Futur
- Les marteaux de Vulcain
- Le bal des Schizos
- Glissement de temps sur Mars
- Dr Bloodmoney
- Les joueurs de Titan
À paraître le 3 octobre 2012, la nouvelle traduction de Blade Runner (!)
Cette traduction est signée par Sébastien Guillot. Le volume contient également une postace d’Étienne Barillier (!) où je reviens sur le livre, ses thèmes et sa postérité.
Franchement j’aime beaucoup cette couverture.
Les deux livres sont déjà disponibles en pré-commande. N’hésitez pas à les réserver chez votre libraire préféré !
Bricoler dans un mouchoir de poche est la réédition en poche du roman de Philip K. Dick précédemment paru en 1993 sous le titre : Mon royaume pour un mouchoir, a priori la traduction de Jacques Georgel est conservée, mais cela doit être vérifié.
J’aime beaucoup de le choix de la couverture.
Broché: 445 pages
Éditeur : J'ai lu
Collection : J'ai lu Roman
ISBN: 2290033847
Quatrième de couverture
Roger et Virginia Lindahl, un couple comme tant d'autres dans l'Amérique de l'après-guerre, vivent à Los Angeles où Roger tient un magasin d'électronique. Mais lorsqu'ils rencontrent Liz et Chic Bonner, leur vie va changer de façon aussi subtile qu'irrémédiable. Car Roger entrevoit une autre existence, sans sa belle-mère castratrice, avec Liz peut-être. Prétextant des obligations professionnelles, il fuit maintenant de plus en plus souvent le domicile conjugal...
Ancienne traduction | Nouvelle traduction |
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Depuis une semaine, Mr R. Childan guettait avec anxiété l’arrivée du courrier. Mais la précieuse expédition en provenance des États des Montagnes Rocheuses n’était toujours pas là. En ouvrant son magasin, ce vendredi matin, il ne vit sur le sol que quelques lettres tombées par la fente et il pensa : « Il y a un client qui ne va pas être content ! » Au distributeur mural à cinq cents, il se versa une tasse de thé instantané, prit un balai et se mit à faire le ménage. La devanture de l’American Artistic Handcrafts Inc. fut bientôt prête à recevoir les clients; tout était reluisant de propreté, la caisse enregistreuse avait son tiroir plein de monnaie, il y avait dans un vase un bouquet de soucis fraîchement cueillis, la radio diffusait une musique de fond. Dehors, sur le trottoir, des hommes d’affaires se hâtaient vers leurs bureaux de Montgomery Street. Au loin, un tramway passait ; Childan s’interrompit un instant dans son travail pour le regarder avec satisfaction. Des femmes, dans leurs longues robes de soie aux couleurs vives... Il y eut une sonnerie de téléphone. Il se retourna pour aller répondre. | M. R. Childan avait beau scruter son courrier avec anxiété depuis une semaine, le précieux colis en provenance des Rocheuses n'arrivait pas. Lorsqu'il ouvrit son magasin, le vendredi matin, seules quelques lettres l'attendaient à l'intérieur, devant la porte. Je connais un client qui ne va pas être content, se dit-il. Il prit une tasse de thé instantané au distributeur mural à cinq cents, s'empara du balai et se mit au travail. Quelques minutes plus tard, la devanture d'American Artistic Handcrafts était prête : propre comme un sou neuf, la caisse enregistreuse pleine de monnaie, un vase de souci frais sur le comptoir, une discrète musique de fond, diffusée par la radio. Sur le trottoir, des hommes d'affaires se hâtaient vers le bureau de Montgomery Street. Plus loin, un tramway passait ; Childan s'interrompit le temps de le suivre des yeux avec plaisir. Des femmes en longue robe de soie colorée… il les suivit des yeux aussi. Ce fut alors que le téléphone sonna. Il pivota pour décrocher. |
Je suis particulièrement impatient de découvrir ces rééditions, qui devraient normalement être accompagnée d’un chouette appareil critique.
• Nouveaux Millénaires
• Date de sortie : 1er février 2012
• Nombre de pages : 1200
• ISBN : 9782290034064
• Prix : 25€
Bruce Stevens, 24 ans, est acheteur pour une maison de discount. Lors d'un déplacement, il rencontre Susan Faine, son ancienne institutrice qui possède une boutique de dactylographie et de location de machines à écrire dont elle lui propose la gérance. Il accepte et finit par partir sur la route avec Milton Lumky, un représentant désabusé qui prétend avoir un stock de machines à écouler.
C’est dans la collection « Nouveaux Millénaires » que sortira le 15 février 2012 une réédition attendue de Philip K. Dick : Le Maître du Haut Château.
Au programme :
« We are thrilled that DO ANDROIDS DREAM OF ELECTRIC SHEEP? is being adapted for this audience by such a talented team. We’ve been incredibly impressed with BOOM!’s ability to create such a faithful interpretation of the original work without sacrificing their own original instincts and artistic sensibilities,” said Laura Leslie and Isa Dick Hackett of Electric Shepherd Productions. “Through this medium, readers will now have visual access to parts of the novel not explored in the film adaptation BLADE RUNNER.”
PHILIP K. DICK’S OWL: Things Are Not As They Appear - The Owl in Daylight is Blind, As Philip K. Dick would have written it
Avec ce roman planétaire et foisonnant qui débute par l’Exposition universelle de Chicago, en 1893, pour s’achever au lendemain de la Première Guerre mondiale, à Paris, Pynchon réussit son œuvre la plus ambitieuse et la plus émouvante. S’attachant à dépeindre aussi bien les luttes anarchistes dans l’Ouest américain que la Venise du tournant du siècle, les enjeux ferroviaires d’une Europe sur le point de basculer dans un conflit généralisé, les mystères de l’Orient mythique ou les frasques de la révolution mexicaine, l’auteur déploie une galerie de personnages de roman-feuilleton en perpétuelle expansion – jeunes aéronautes, espions fourbes, savants fous, prestidigitateurs, amateurs de drogue, etc. –, tous embringués dans des mésaventures dignes des Marx Brothers.Empruntant avec jubilation à tous les genres – fantastique, espionnage, aventure, western, gaudriole –, rythmé par des incursions dans des temps et des mondes parallèles, écrit dans une langue tour à tour drolatique et poignante, savante et gourmande, Contre-jour s’impose comme une épopée toute tendue vers la grâce.
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